La toile représente un labyrinthe blanc peint sur un fond bleu. Si le centre du dédale accroche notre regard, on se plaît à croire que le cheminement vers la sortie ne sera pas trop ardu.
Artiste incontournable, l’américain Frank Stella (1936-) n’a de cesse d’explorer, tant dans ses peintures, dans ses gravures que dans ses sculptures, le rapport entre formes et couleurs. Dans les années 60, sa démarche radicale, en rupture avec l’expressionnisme abstrait, préfigure l’avènement du minimalisme. L’austérité géométrique de ses “black paintings” le propulse sur le devant de la scène artistique new-yorkaise. Au fil du temps, il remplace les rayures de ses monochromes par la flamboyance de couleurs qu’il applique par bandes répétitives avant de faire fi des carcans traditionnels et de tendre ses toiles sur des châssis sculptés. Ses “shaped canvas” (toiles découpées) de formats variés deviennent des objets sculpturaux à part entière. “La couleur possède sa propre substance picturale” et “ce que vous voyez est ce que vous voyez.”
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