Légèrement entrouverte, la porte-fenêtre qui structure la composition du tableau ouvre l’espace domestique sur une vue stylisée du monde extérieur… Symbole de lien ou d’isolement social, la fenêtre est une frontière entre le dedans et le dehors, entre l’intime et le public. Selon une technique qui lui est propre, l’artiste israélien Guy Yanai (1977-) applique la peinture par bandes horizontales tracées du bout de son pinceau. La surface striée de la toile, l’absence de profondeur et de perspective et les aplats de couleur confèrent à l’oeuvre une facture quasi-abstraite.
Une atmosphère à la fois paisible et solaire se dégage des peintures graphiques et acidulées de Guy Yanai. Il fige une ambiance, un moment suspendu dans le temps. Tout l’inspire: les scènes de sa vie quotidienne, ses souvenirs, les images prises avec son téléphone ou glanées de ci de-là sur internet, la littérature et le cinéma de la Nouvelle Vague... Le rendu fragmenté de ses vignettes rappelle la pixellisation des images numériques et l’esthétique qui se dégage de ses sujets ordinaires et atemporels est contemporaine.
Copyright © 2020, Zoé Schreiber