Vidé de toute trace de présence humaine, ce tableau rappelle étrangement les images de déserts urbains qui alimentent depuis une semaine déjà notre quotidien. Intitulée Cityscape #1 (1963), cette toile traduit bien ce que son auteur, le peintre américain Richard Diebenkorn, appelait “la tension sous le calme apparent”. Il s’inspire d’un paysage existant et le sublime en posant la ligne d’horizon très haut. Il réduit par ce biais la distance entre le ciel et la terre et, en ne peignant pas les immeubles qui longent le côté droit de la rue, aplatit le rendu et rend le paysage plus géométrique. Ce tableau est annonciateur de la série intitulée Ocean Park qui l’a occupé pendant les vingt dernières années de sa vie.
La pratique artistique de Richard Diebenkorn (1922-1993) s’est nourrie d’allers-retours entre abstraction et figuration. Proche des expressionnistes abstraits à ses débuts, il évolue vers la figuration avant de se consacrer à l’abstraction géométrique.
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