L’atmosphère aseptisée d’une piscine municipale. La rigueur géométrique des faïences blanches, la surface réfléchissante du turquoise de l’eau et deux nageuses qui illustrent si besoin est la liberté retrouvée d’enfin pouvoir plonger dans le grand bain.
Photographe slovaque et lauréate du prix Hasselblad (2018), Maria Svarbova (1988-) se distingue par ses images aux couleurs pastel et à l’esthétique épurée. Équilibre et harmonie, onirisme et surréalisme caractérisent ses cadrages frontaux et symétriques. Elle ancre ses compositions dans des lieux atypiques, souvent hérités de l’ère soviétique. Au calme apparent de ses clichés s’ajoute une dimension psychologique. Les personnages qu’elle met en scène semblent être sur le point d’accomplir une action qui viendrait troubler la quiétude ambiante. En explorant le “dialogue entre le corps et l’espace”, elle met en exergue le leg du communisme tant sur les consciences et le corps social que sur l’environnement architectural. “Sans la présence humaine, un environnement perd tout sens, quelque chose manque, et l’inverse se vérifie aussi" explique-t-elle.
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